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Billy Tremblay

Le plaisir masculin décomplexé

Tout le monde connaît cette image, celle avec plein de flèches pour identifier les zones érogènes de la femme, et à côté, l’image de l’homme avec une seule flèche orienté vers son pénis.


Et si c’était tout faux! Et si c’était aussi un concept acquis, un stéréotype ou l’homme est nécessairement guidé uniquement par son pénis. Le résultat d’un enseignement, d’une programmation simpliste : Le pénis est là, tel un outil, il s’insère, il s’emboîte dans le vagin de la femme, tels un boulon et son écrou.


Quel est le pouvoir de cette doctrine sur le psyché de l’homme, de la femme? Empêche tels les hommes d’exprimer d’autres désirs sexuels que la pénétration-éjaculation au sein de son couple par crainte de passer pour anormal, homosexuel, efféminé? Empêche telles les femmes de permettre aux hommes d’exprimer d’autres plaisirs que le plaisir phallique, car elles veulent un homme, un vrai homme? Encourage-t-on homme, femme, sexologue, thérapeute à décrire ses envies différentes comme des bizarreries, des déviances, des anomalies de genre? L’anomalie au plaisir?


On peut vraiment y croire, car même dans les meilleurs blogues, livres et rares études sur la CMC, on tombe facilement dans ce piège. Il est faux de croire que l’homme encagé est privé de tous les plaisirs. Car même encagé, un homme peut avoir beaucoup de plaisir sur le plan sexuel, sensuel, à la condition qu’il fasse preuve d’ouverture sur ce qu’il s’apprête à explorer.


On sait qu’au niveau du fœtus nous sommes identiques hommes et femmes dans les premiers stades de développement. Il est vrai que organes se développent assez rapidement pour donner à l’homme et à la femme ce qui leur appartient. Mais tout le système nerveux de cette zone est le même.


Les zones érogènes masculines sont la nuque, les lèvres, les épaules, les seins, les reins, les fesses, les cuisses, le périnée, le scrotum, le pénis, l’anus et la prostate. Si on enlève le pénis, et que l’on considère la prostate comme le clitoris masculin, et la voie anale comme le vagin de l’homme, il y a tant à explorer.


Une reprogrammation cérébrale et nerveuse qui se fait par l’exploration régulière de ces zones, seule ou avec sa conjointe. L’utilisation de la cage de chasteté contribue à la reprogrammation de ces zones érogènes en soustrayant le pénis de l’équation. Le temps et la pratique feront le reste.


Alors, pourquoi entretenir ce cliché sans questionnement? Pourquoi ce blocage? On a ajouté le clitoris dans l’équation du plaisir féminin dans les dernières décennies. Une très bonne chose! Les femmes ont réussi à faire comprendre aux hommes que l’orgasme féminin n’est pas relié à la pénétration pour une majorité de femmes. Même s’il reste du travail à faire chez certains hommes, ce fait est acquis chez la majorité. L’émancipation de la femme est bien présente maintenant. Et si on était rendu à faire le même ménage du côté du mental des femmes à propos des hommes? L’homme émancipé ressemble à quoi?


J’ai eu souvent la discussion avec ma conjointe. C’était avant le CMC. Je lui ai souvent offert autre chose que la pénétration et explorer d’autres plaisirs. Exemple, j’aime me masturber au côté d’elle, mais elle a toujours ressenti une petite gêne. Je lui ai parlé du point P et elle m’a répondu que c’était dégueu! Je n’ai pas insisté pour jouir à mon tour après lui avoir fait un cunnilingus et elle m’a demandé si je me sentais bien! L’expression dans son visage le jour où je lui ai dit : « J’aimerais essayer avec toi la sodomie pour moi, oui par toi sur moi, et je ne suis pas homosexuel ».


L’introduction de la CMC raisonnée a changé les choses.


Ma conjointe a compris :


Que j’apprends à lui donner du plaisir sans obligatoirement réclamer une pénétration en échange.


Qu’après plusieurs jours de gestion de mes orgasmes (normalement plus de 5 ou 6 jours) une multitude de flèches pointant les zones érogènes inédites s’ajoutent sur l’image de l’homme. L’intérieur des cuisses, les fesses, le bas du dos, la poitrine, la nuque, les mains, les pieds, etc. Le pénis s’il est en cage n’y apparaît pas. J’ai donc des attentes du côté des préliminaires et sexualités qui ressemblent beaucoup aux siennes.


Que la prostate est l’équivalent du clitoris. Le plaisir prostatique, ou point P, est tout aussi mystérieux et complexe que l’était le clitoris il y a cinquante ans. Ça demande un effort, ce n’est pas facile, ça ne marche pas à tout coup, il faut briser des tabous, mais c’est drôlement bon lorsque c’est bien maîtrisé. Et cet endroit n'est pas sale, c’est une partie de moi.


Que ce qui est bon pour minou est bon pour pitou! Il faut explorer le plaisir masculin à égalité ce celui de la femme. Dans notre couple, nous avons fait la découverte du pegging, pratique dans laquelle ma conjointe me pénètre amoureusement. Eh oui, les hommes hétéros cisgenres ont aussi un « trou » et peuvent en tirer du plaisir sans complexe!


Que les hommes peuvent apprendre à explorer les caresses et la douceur, apprendre comment avoir une relation intime avec leur conjointe sans orgasme pour eux, sans pénétration. La cage de chasteté est alors d’une très grande aide.


L’idée ou je veux en venir, c’est que nous sommes rendus au point d’une découverte de la nouvelle sexualité masculine, non-phallocentrisme, très riche en découvertes et surtout sans complexe par rapport à la masculinité! La barrière qui freine les hommes sur leurs désirs enfouis sur leur image doit tomber. Et surtout tout au contraire de la performance, et loin du BDSM vers laquelle la pornographie numérique nous a fait glisser.



Je vous donne dans les prochains posts quelques exemples de ce qui est pratiqué dans notre couple. On commencera tout en douceur. Je veux éviter de lier obligatoirement ces pratiques à la CMC.


À vous d’expérimenter!


CHAPITRE 4 : Sexualité et CMC

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