Se tenir loin du BDSM en CMC raisonnée! Je l’ai tellement répété! On va tricher un peu pour aller y chercher dans le bondage saveur vanille ce qui est dans le ressenti avec le côté sensuel et amusant de l’exercice.
Tous les couples qui ont abordé le thème du bondage quelque peu pimenté dans leur lit ont compris qu’il y a un écart important entre le fantasme et la réalité. Le bondage souvent combiné à la discipline est une pratique sexuelle très spécialisée qui demande beaucoup de maîtrise. Aussi chacun aura son rôle (dominé, dominant) qui ne pourra pas être inversé.
Il faut donc être vraiment adepte pour l’exercer correctement, sans maladresse, sans blessures, et surtout sans fou rire! C’est notre plus grand défi. Contrôler les fous rires nerveux de ma conjointe lorsqu’on essaie quelque chose de nouveau [1]. Mais elle en est capable!
Dans le monde du BDSM on fait référence au terme vanille lorsqu’on l’applique de manière très douce. Tellement douce que les adeptes du BDSM disent que ce n’est plus du BDSM. Cette version plus permissive permet aussi d’interchanger de changer de place entre dominé et dominant. Le fantasme de faire l’amour privé d’un sens, par exemple les yeux bandés, est un exemple de bondage vanille.
Plus simplement, priver son partenaire d’un ou plusieurs sens a pour effet d’augmenter tout le ressenti pour les autres sens qui sont actifs. C’est donc très adapté à ce qui est proposé dans ce chapitre. On peut reprendre tout ce qui a été proposé jusqu’à maintenant sur la sexualité masculine décomplexée en privant son partenaire d’un ou plusieurs sens, sans aller dans le bondage plus pimenté. On le fait simplement en bandant les yeux pour se priver de la vision, en mettant une musique dans des écouteurs pour se priver de l’audition, ou en entravant les mains avec un foulard [2] pour se priver du toucher.
On peut aussi expérimenter le bondage en allant un peu plus loin sans toutefois franchir la limite du vanille : de manière décomplexée, sans jouer dans la domination-soumission et excluant tout jeu de discipline.
Notre propre définition de vanille : Là, juste là ou ça allume le désir, jamais là où ça l’éteint!
Les boutiques érotiques vous offrent tout ce qu’il faut, pour lui, pour elle, ou pour les deux. On investira sur des sangles en cuir, plus confortable que les menottes en acier. Associer CMC et menottage des mains lorsque la cage de chasteté est retirée est un accord parfait. Et pourquoi pas voir la KH se masturber, offrant ce spectacle magnifique à l’encagé lié à une chaise.
Frustration positive, déni d’orgasme, ocytocine! WoW!
On pensera aussi aux liens pour les chevilles. Une barre d’écartement attachée aux chevilles gardera les jambes bien séparées lors d’un pegging ou d’un cunnilingus. Dès l’objet installé il faudra faire confiance à l’autre, ce qui est très excitant.
L’utilisation de cordes pour un bon laçage japonais (Sharibari) rendra l’encagé totalement vulnérable à sa KH. Un laçage simple avec les cordes [3] est de replier une jambe et d’enrouler la corde doublée entre le haut de la cuisse et la cheville. On termine ce laçage en passant le restant de corde entre la cuisse et la cheville et quelques nœuds. On répète l’opération pour l’autre jambe. L’utilisation de corde est généralement peu dispendieuse et donne des bondages très réussis.
On peut aussi compléter la trousse d’accessoire avec quelques objets fétichismes aussi très vanille. Chatouiller son partenaire avec un objet doux telle une plume alors qu’il est menotté est un exemple simple.
Un bâillon [4] permet de restreindre la parole en plus d’offrir un certain plaisir à la personne qui le porte. Des pinces à seins que l’on attachera à un objet fixe limiteront l’amplitude des déplacements du torse en plus de donner des sensations aux mamelons pour ceux qui l’apprécient.
La douce fessée est aussi une possibilité. Pas pour faire mal, pas pour punir, surtout pas pour blesser, pas pour discipliner, ni même pour dominer. Mais on tapera doucement les fesses pour le plaisir, parce que c’est excitant pour celui ou celle qui reçoit.
On peut craindre le martinet, mais utilisé avec précaution et respect, celui-ci ne laissera pas de marque, ni blessure. Un petit martinet simple fait de plusieurs sangles de cuirs que l’on trouve facilement dans les boutiques érotiques ne fait normalement pas vraiment mal.
Étrangement, c’est ma conjointe qui a fait l’achat d’un martinet. C’était avant la CMC, de notre période un peu BDSM. Ça avait commencé par une claque bien placée sur mes fesses. Elle a ajusté sa force depuis. Même si elle ne l’avoue pas facilement et que ça la fait rire, elle a un petit penchant pour l’objet. Ça l’allume! Oh! Elle n’a rien d’une dominatrice. Elle aime aussi recevoir, mais sans jamais y aller trop fort.
On fouette doucement les fesses avant un pegging (ou un cunnilingus). Ceci fera augmenter l’afflue sanguin à la surface de la peau et fera monter l’excitation. L’objectif n’est que de pincer et faire rougir légèrement la peau sans aller trop loin.
On vise un endroit précis, tel que la pointe des fesses et on y va vite sans arrêter : slap, slap, slap. Dix, vingt coups, pas plus! Ça vous semble beaucoup – rappelez vous que ce sont des petits coups. La douleur, ou plutôt l’effet de picotement ne sera que momentané (quelques minutes). On passe la main et tout disparaît! On vise principalement les fesses, mais aussi l’intérieur des cuisses. Aussi, c’est fait avec le plein consentement et l’utilisation du safeword, mais on ne va jamais assez loin pour ça.
Tout ça très saveur vanille, on se permet de faire des combinaisons et de l’associer aux autres pratiques comme le pegging ou le cunnilingus. Toujours pour jouer, sans aller loin vers la DS, jamais dans la douleur. Très loin du BDSM! Sans grossièreté, toujours dans le respect!
On contribue alors à l’éveil de la masculinité décomplexée dans le couple lorsque c’est lui qui recoit.
Notes :
[1] Nos jeux de bondage ont l’a surtout fait il y a plus de dix ans. Juste un peu! C’était dans l’air du temps! On cherchait la nouveauté. Toujours très légèrement, très vanille, pour le jeu, nous n’avons jamais été dans le volet du D, ni DS, ni SM. Que le « B », un petit « b », soit le bondage (contrainte physique) avec quelques jeux basiques, quelques accessoires simples, pour s’amuser, pour s’allumer. Un jeu de confiance! En surface, pure vanille! Toujours dans le respect autant verbal que physique.
[2] La contrainte physique du bondage vanille ne doit pas empêcher le ou la partenaire de se délier facilement de ses liens. La majorité des menottes (avec une fourrure rose bonbon) vendues dans les boutiques sont munie d’un dispositif permettant de se libérer sans la clé. C’est très correct ainsi. Ce n’est qu’un jeu après tout!
[3] Ne jamais trop serrer les cordes. Libérer immédiatement un membre engourdi.
[4] Le bâillon présente un risque d’étouffement et est à utiliser avec beaucoup de précautions. Ne jamais laisser une personne bâillonné seule. Soyez toujours prêt à retirer un bâillon rapidement.
CHAPITRE 4 : Sexualité et CMC