Dans notre couple, nous aimons beaucoup la pratique du pegging, pratique dans laquelle ma conjointe me pénètre amoureusement.
Car oui, si certaines femmes aiment la sodomie, si des hommes homosexuels aiment la sodomie, pourquoi un homme hétérosexuel ne pourrait pas dire à sa conjointe qu’il aime la sodomie ou plus clairement, la pénétration masculine hétérosexuelle non-SM. Le thème exact à utiliser est le pegging ou le chevillage en français.
Le pegging nous a amené aussi ma conjointe et moi à une toute nouvelle vision du consentement. L’inversion des rôles lorsque l’on a pratiqué pour la première fois le pegging a été un évènement de très grande complicité dans notre couple. Quelque chose qui a demandé beaucoup de planification, d’échanges et d’ajustements.
Le fait d’avoir un pénis attaché avec un harnais et de le pointer respectueusement dans ma direction, de passer outre une grande hésitation et de prendre le lead du plaisir donné, de prendre des précautions pour que ce ne soit pas douloureux a été un grand apprentissage pour ma conjointe. Les chiffres disent que la sodomie est douloureuse deux fois sur trois. C’est donc un apprentissage réel pour l’homme qui se voit exposer à cette réalité.
Ma conjointe réalise que de maintenir l’alignement et le mouvement du bassin n’est pas toujours facile selon la position choisie. Au début elle le faisant avec gène et de manière peu convaincue. Son plaisir passe maintenant par cet état de contrôle de la pénétration qui lui appartient et qui lui confère un grand pouvoir. Dès qu’elle enfile le harnais, elle se sent forte, ce qui est très stimulant. Elle s’applique alors à faire des mouvements de va-et-vient complet et convaincant. Son plaisir n’est donc pas sexuel, mais surtout dans la confiance qu’elle se donne dans ce beau rôle.
Pour moi, le fait d’accepter, de consentir à présenter mes fesses et d’ouvrir mes jambes à ma conjointe m’a demandé beaucoup d’efforts, d’humilité et m’a exposé à la délicate question du consentement. Même si j’en avais envie, c’était quand même stressant de laisser à l’autre le contrôle de la situation, de lui faire confiance et de la laisser entrer là.
J’ai appris à verbaliser mes préférences. Étonnamment, je cherche à me rendre désirable lorsque l’on prépare notre séance de pegging. C’est l’inversion des rôles dans le « faire » et le « plaire ». Je tonds, je rase, j’épile et je soigne aussi le choix de mes sous-vêtements. En répétant la chose, c’est devenu plus facile et moins mystérieux.
Quelques conseils : utilisez les bons outils, beaucoup de lubrifiant et ne négligez pas les préliminaires. Le plaisir provient du niveau de complicité et de l’état d’esprit dans lequel vous allez vous projeter. Il ne faut pas abandonner aux premiers essais. Nous étions nous-mêmes très maladroits.
Souvent, le faire avec la cage de chasteté, sans orgasme pour moi avant et après, et de tirer mon plaisir de uniquement de la pénétration est aussi une très grande source de satisfaction dans notre couple; un acte d’équité et de partage tout plein de bon ressentiment.
Autre chose à essayer, c’est d’accorder l’orgasme au conjoint avant ou durant le pegging, et de continuer la pénétration plusieurs minutes au-delà. C’est une situation que la femme vit régulièrement, mais pas l’homme, car normalement l’orgasme masculin marque la fin de son plaisir… et du couple. Ce geste brise cette normalité tant acquise et met l’homme dans une nouvelle sphère.
Petite anecdote, il y a eu la fois où mon intestin et ma tête n’étaient pas très disposés au pegging. Ah, les mets mexicains! Ma conjointe insistait beaucoup pour le faire, disant qu’elle en avait très envie et j’ai cédé. Ma conjointe m’a avoué après coup qu’elle avait planifié l’attente d’un pareil moment pour tester si j’allais céder devant tant d’instances. Elle a tout saisi du plaisir de l’inversion des rôles et moi aussi.
À noter, le plaisir direct obtenu de la pénétration anale est d’abord associé au mouvement de va-et-vient qui doit être constant et franc. La vitesse du va-et-vient donnera des sensations différentes. Dans mon cas, le niveau d’excitation peut augmenter très haut, mais sans orgasme (éjaculation, spasme de la prostate).
J’aime un dildo qui est lisse et très bien fixé par un harnais de qualité. Choisissez un dildo en silicone de qualité, de taille raisonnable, de longueur raisonnable, lisse, sans forme particulière et flexible. La vaste majorité des dildos sont surdimensionnés par rapport à la moyenne, soyez raisonnable avec votre achat. La flexibilité est importante pour que le dildo fasse son chemin correctement dans l’intestin et ainsi éviter les blessures. Le nôtre est fait d’une texture très douce qui imite la peau. Ne négligez pas le lubrifiant qu’il faut mettre abondamment.
Prenez toujours le temps de dilater l’anus avant la pénétration. On aime le faire avec les doigts pour tout ce que ça amène côté sensation et partage. L’utilisation d’un plug anal que l’on insère et garde en place un deux à cinq minutes fait aussi très bien l’affaire.
Avec un peu plus d’expérience, on pourra aimer pénétrer directement sans préparation autre que de mettre du lubrifiant. Il faudra alors bien communiquer entre les deux partenaires. L’homme peut ainsi apprendre à accepter un peu de douleur (juste un peu) à l’insertion initiale et à communiquer cette douleur à la conjointe qui arrête de pousser, attend, puis retente la pénétration jusqu’à ce qu’enfin l’anus accepte le dildo.
Elle gère ensuite de petits mouvements, doucement et avec respect jusqu’à ce que tout se dilate. Puis elle entre entièrement le dildo sous l’approbation et l’encouragement du conjoint, bien profondément. Un bel exercice qui fait comprendre concrètement à l’homme les craintes qu’on les femmes ont d’une pénétration précipitée.
Prenez aussi des positions faciles qui permettent bien le mouvement de va-et-vient. La levrette, soit à quatre pattes sur le lit avec la conjointe à genoux dernière vous est la première position à essayer. On peut aimer finir plaqué sur le lit sous le poids de la conjointe en soulevant le bassin avec un ou deux oreillers. En tout cas, moi j’adore ça!
Ma position préférée est de rester debout le haut du corps légèrement penché vers l’avant, deux mains sur une table ou un mur. Le frottement du dildo est alors très ressenti sur la prostate. Idéal dans la douche.
Les autres positions très agréables sont celles qui avec quelques acrobaties nous permettent de nous regarder dans les yeux, nous caresser, voire de s’embrasser. Dos sur le lit, jambes par-dessus les cuisses de ma conjointe avec l’assistance d’un coussin ou d’un oreiller sous le bas du dos est la position la plus facile que nous avons trouvé pour nous regarder dans les yeux tout en permettant des mouvements faciles et bien donnés. C’est une position dans laquelle on peut décider de retirer la cage et permettre de me masturber. Pensez alors à prolonger la pénétration plusieurs minutes après le coït de l’homme pour bien dissocier les deux choses.
Messieurs ne soyez pas paralysé et raide au moment de la pénétration, mais apprenez à jouer du non verbal pour communiquer votre plaisir à votre conjointe par des mouvements, sons et expressions. Je me surprends encore à respirer plus fort en diapason avec ma conjointe, comme deux marcheurs qui synchronisent leurs pas instinctivement.
Adopter la position du cavalier (la cavalière), où vous chevauchez l’organe de synthèse de votre conjointe alors allongée sur le dos est une occasion de démontrer tout votre plaisir à la pratique du pegging. Vous pouvez aussi le faire avec votre conjointe assise sur une chaise.
Normalement, nos séances de pegging sont de cinq à six minutes de doux va-et-vient, de deux à trois minutes plus intenses et d’une finale de mouvements rapides et bien donnée par ma conjointe. Elle simule bien l’orgasme masculin marquant la fin du jeu. C’est déjà plus que la durée moyenne d’une pénétration qui est de 5,4 minutes. Parfois on fait durer plus longtemps, 10 à 15 minutes. On insère alors quelques pauses de lubrification et on en profite pour changer de position.
À noter aussi que la facilité à se détendre s’améliore avec la pratique. La facilité à insérer sans douleur le dildo s’accroît aussi avec l’expérience. Une fois passée la phase novice, allez vers un dildo de plus fort diamètre. Le plaisir sera augmenté.
Il est normal de ressentir un doux souvenir de la pénétration durant quelques heures, ou quelques jours si vous avez fait plusieurs pegging très rapprochés. Cette sensation devrait disparaître, sinon cessez le pegging pour un certain temps.
Côté hygiène, nous avons abandonné l’utilisation de la poire de lavement. Comme il est recommandé de faire le lavement « au moins » trois heures avant le pegging pour retirer tout le liquide de l’intestin, ceci enlève beaucoup de spontanéité au jeu. Il faut seulement éviter un pegging si vous êtes près d’aller à la selle ou si vous souffrez de constipation. Ceci qui pourrait même être dangereux pour l’intestin. Si vous avez été à la selle dans les heures qui précèdent le pegging, l’exercice est normalement propre et hygiénique.
Dernier détail, dans le modèle de la CMC raisonnée, autant que l’homme doit être capable de contrôle et de donner du plaisir à sans conjointe sans retour, autant il est possible de recevoir un pegging sans nécessairement finir avec un orgasme. C’est un exercice intéressant que d’offrir un cunnilingus en échange d’un pegging (ou d’un self-pegging avec un gode munit d’une ventouse en simultané au cunnilingus) tout en ignorant volontairement le plaisir masculin traditionnel. Donner à l’autre et recevoir de l’autre sans pour autant jouir, avec ou sans l’aide de la cage de chasteté.
Je ne m’attarde pas plus sur le sujet. Je vous encourage à faire des recherches et à explorer tout comme moi de nouvelles possibilités. Les vôtres!
Notes :
[1] Excellente référence en français sur le pegging : Guide Pegging – Pratique du chevillage et astuces
CHAPITRE 4 : Sexualité et CMC
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