Ce quatrième chapitre porte sur la sexualité du couple inscrite dans la CMC raisonnée. Une recherche autant sur le plaisir féminin que le plaisir masculin.
En CMC raisonnée, la KH va exiger des relations sexuelles qui lui plaisent, non-phallocentrisme, plus sensuelle, plus douce et plus respectueuse. Elle refuse la pénétration, mais elle refuse surtout toute pression pour atteindre l’orgasme, le sien. Posséder la clé de la cage lui permet ce contrôle.
La CMC raisonnée est une façon de vivre sa sexualité, la cage de chasteté n’est que l’outil.
De l’autre côté, l’homme encagé fait le deuil de la pénétration. Il accepte la cage de chasteté, de manière ponctuelle, pour des périodes courtes ou parfois pour des périodes plus longues et bien planifiées. C’est un travail sur lui-même pour devenir plus doux, plus à l’écoute des besoins de sa conjointe. La CMC raisonnée est une façon de vivre sa sexualité, la cage de chasteté n’est que l’outil.
Des deux côtés, chacun tente de satisfaire l’autre au travers d’une nouvelle sexualité. Une sexualité qui est à l’écoute de l’autre. Chacun a ses désirs, ses fantasmes. La femme veut de la douceur, l’homme veut se voir gérer ses orgasmes. C’est là que j’amène une sexualité plus moderne, à l’écart du petit carré bien défini de la sexualité traditionnelle, hétéronormative. Une sexualité qui demande un effort pour exprimer ses désirs et écouter les désirs de l’autre, sans complexe sur la masculinité. L’homme s’accorde le droit d’exprimer d’autres désirs que la pénétration-éjaculation sans passer pour anormal, homosexuel, efféminé.
Contrairement aux femmes qui exploitent leur sexualité au niveau de leur corps et des multiples zones érogènes féminines (nuque, épaules, reins, fesses, cuisses, vulve, vagin, anus, clitoris), la sexualité des hommes est très focalisée sur le pénis. L’homme pénétrant, pour qui seul le pénis compte vit dans un monde d’une extrême pauvreté et que nomme la masculinité traditionnelle : homme, pénis, pénétration. C’est un modèle aux bases solides, inébranlables, tellement que toutes tentatives pour explorer d’autres possibilités sont des atteintes directes à la masculinité du sujet.
Et attention, on n’interdit pas la masturbation qui garde une place importante dans la CMC raisonnée. Elle n’est pas vilaine, on ne veut pas l’interdire, on ne veut pas jouer uniquement de frustration positive. En dehors des périodes d’encagement, l’homme est libre de se masturber, seul ou en couple.
Mais au-delà du concept acquis, la CMC raisonnée amène à sortir l’homme hétérosexuel du culte du plaisir phallique et d’ouvrir l’exploration d’un nouveau plaisir orienté vers l’exploration de son corps et de zones érogènes inexploitées ou négligées. C’est ce que j’appelle la masculinité décomplexée en opposition à la masculinité traditionnelle.
Avec le plaisir masculin décomplexé, l’homme sans pénis, sans pénétration s’apprête à vivre une « relation bienveillante et délicate où la sensualité l'emporte sur la sexualité [1] », proche ou égale à celle de la femme. L’homme accepte de mettre la masculinité traditionnelle de côté et la remplace par une masculinité sans complexe. C‘est le début d’une sexualité plus riche, plus sensible, plus sensuelle, plus mature, et plus respectueuse des femmes.
Préparez-vous à changer votre perception de la sexualité des hommes!
Note :
[1] Référence : L’homme lesbien de Jean Markale, qui analyse le comportement et les motivations d'un homme qui n'est ni homosexuel, ni transsexuel, ni androgyne et qui est le contraire du machiste, du sexiste, du sadique. L'homme lesbien porte en lui une douceur qui le rend extrêmement sensible aux qualités de la femme.
CHAPITRE 4 : Sexualité et CMC
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