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Billy Tremblay

Homme lesbien, les nuances!

Dernière mise à jour : 16 mars

Homme lesbien! Ces deux mots semblent revenir souvent dans les échangent sur la CMC. Encore récemment, simplement en référent la lecture du recueil de « L’homme lesbien » de Jean Markale, j’ai déclenché une série d’échange sur le site chastete-masculine.


Mais on semble vouloir ‘étirer’ la définition avec plusieurs pensées.


L’homme lesbien décrit l’homme attentif aux besoins des femmes. Il est doux, gentil, attentionné et amoureux de sa partenaire. L’opposé du machisme avec sa supériorité, il n’est pas non plus soumis; la relation est égalitaire, prône la complicité, et d’une grande sensibilité tant physique que morale. La définition peut s’étirer jusqu’à celle de l’homme, qui au lit, va avoir un niveau de maîtrise et de compréhension des désirs de la femme. Il sait accorder le plaisir féminin (avec ou sans orgasme) avec une agilité et une compréhension telle, qu’on pourrait croire qu’il est une femme. Et pour l’homme lesbien, la sensualité l’emporte sur la sexualité avec pénétration. Il est un frotteur, un caresseur, et pour satisfaire ses désirs, il n’a pas nécessairement besoin de pénétration!


Je me décris comme un homme lesbien. Et par chance ma conjointe, ma complice, féministe, clitoridienne confirmée, libérée du carcan de femme pénétrée (propriété de l’homme), y trouve son compte : la pleine égalité entre les deux êtres!


Donc pour se déclarer homme lesbien en CMC, il faut oublier la notion de relation gynarchique! La cage de chasteté est utilisée par le couple comme un moyen efficace de mettre la pénétration de côté, et de développer une relation plus « lesbienne », en opposition aux valeurs plus « phallocentriques ».


Et pour la femme, aimer un homme lesbien implique de vouloir être libéré de l’attitude machisme des hommes qu’elles ont appris à « réclamer » : l’homme prétendu dominant, rude, rival des autres hommes, domine en possédant terres, conquêtes, richesse et femmes, créateur du fameux devoir conjugal, tout pour assurer la prospérité de sa progéniture. L’homme lesbien exprime une virilité différente. La femme qui se rend compte qu’elle est devenue la propriété de l’homme qui l’a pénétré trouvera en l’homme lesbien, l’homme mature, intelligent, engagé à l’épanouissement d’une femme libéré.


« Il y a un sexe à inventer, celui des anges! »


Mais il n’en reste pas moins que l’homme lesbien est toujours un homme! Jean Markale le précise bien, l’homme lesbien n’est ni homosexuel, ni transsexuel, ni androgyne (des mots à la mode en 2008).





L’extension de la définition aux hommes qui adoptent des comportements féminins dans le choix de leurs sous-vêtements dépasse la définition initiale. Jean Markale référant comme exemple à son ami Georges devenu « travesti » : « Mais s’agit-il d’un homme lesbien? Nullement! »


Donc, quelle définition donner à l’intérêt qu’on certains hommes pour la dentelle? C’est une question sur laquelle je m’interroge!


Moi-même, vous le savez, lorsque j’ai décrit les bases de la sexualité masculine décomplexée, je me suis beaucoup questionné sur mon propre cas. J’ai tranché en choisissant mes mots : décomplexé la sexualité des hommes. Une approche prudente où l’homme hétérosexuel, toujours l’homme, se permet d’explorer, ou mieux encore, d’exploiter les possibilités de son corps au-delà de la facilité du plaisir phallique uniquement : orgasme prostatique, pegging, orgasme anal, cage de chasteté, etc. Mon plaisir pour la pénétration anale réceptive, le pegging, est un plaisir d’homme suffisamment ouvert d’esprit pour savoir l’apprécier sans complexer sur sa masculinité. Sans aller vers le BDSM, ni le travestissement.


Jean Markale utilise le terme « revalorisation de la sexualité » pour décrire cette sexualité ou il n’y a ni possession de la femme par l’homme ni appropriation abusive de l’homme par la femme.


Or, quoi penser ce ceux qui vont plus loin que moi en ajoutant le travestissement à la chasteté masculine contrôlée? Je me garde de tout jugement, mais je préfère que ce soit ma conjointe qui porte les bas de soie. Et pour les jarretelles, elle est trop féministe pour en porter!


Quelques lectrices m’ont écrit pour demander de l’aide!


Je ne peux pas vous aider!


Ce que je sais par contre est que toutes les questions sur la diversité des genres sont seulement à l’aube de sa compréhension, et qu’il y a sans doute un jour un drapeau des couleurs qui saura décrire l’homme hétéro momentanément travesti et parfois encagé. Soulignons que l’œuvre de Jean Markale a été publiée en 2008, alors que le terme queer n’était réservé qu’à un petit groupe de personnes, et interdite aux hommes hétéros!


J’ai fait beaucoup de recherches depuis mon article sur la le « Code de féminité ». L’article avait fait exploser le compteur du nombre de lectures en une journée! Comme quoi la question du « Cross-dressing » momentanée est un sujet d’intérêt chez les lecteurs adepte de la CMC.



Voici quelques cas de figure répertoriés avec une courte tentative d’explication :


  • Les personnes non genrées, à l’état neutre entre homme et femme, qui peuvent voir dans la cage de chasteté un moyen de faire disparaître leur pénis. La cage permet cette neutralité qui serait, semble-t-il, apaisante. Ne s’identifiant à aucun des deux genres, l’identité, le stéréotype que l’on peut associer à un vêtement, le rose, la dentelle par exemple, perd son sens.

  • Les personnes au genre fluide, tantôt homme, tantôt femme, qui pourrait expliquer des comportements de travestissement momentané avec ou sans la cage de chasteté, simplement pour se transposer dans l’identité du sexe opposé.

  • Évidemment le rare cas des personnes transgenre, en attente d’une vaginoplastie, la dernière étape de leur transformation, et qui utilisent la cage de chasteté en attendant l’opération.

  • Et il y a tous ceux qui vont vers le BDSM et le fétichisme, transformé en femme ‒ que l’on nomme Sissy ‒ et qui se soumet sexuellement à l’emprise d’une Femdom, une dominatrice. Que j’explique (je me trompe très certainement) par la recherche de tension sexuelle intense, une érotisation associée au vêtement en lui-même, plus que pour une question d’identité de genre. L’industrie de la pornographie diffuse largement des images pour ce volet. Ici, il n’y a rien de lesbien dans le Femdom, du fait qu’il n’y a pas la pleine égalité entre les deux êtres.


Mes lectures m’amènent à toute sorte de réflexions, d’hypothèses, d’explications incomplètes. Je me sens dépassé par le sujet, incapable d’en écrire plus. Mon blogue parle de ma CMC, raisonnée et amusante, celle d’un homme, très probablement homme lesbien, ouvert à la sexualité masculine hors des sentiers du coït pur et dur!


Si vous vous sentez interpellé ou en questionnement par ce qui vient d’être écrit, il existe des ressources qualifiées qui peuvent vous aider à vous comprendre ou à comprendre votre partenaire.


En France : Association Trans Aide, https://transaide.org/contact/

Au Québec : Aide aux Trans du Québec, https://atq1980.org/


La consultation d’un-e sexologue est aussi une possibilité.

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