Tout a commencé à la lecture d’un article paru dans le Journal de Québec : « Des femmes qui mettent le pénis de leur conjoint en cage, Journal de Québec, le 31 octobre 2017 » [1] On découvrait le site osezlacmc.com et l’une de ses autrices Julieta Tremblay.
Le site a disparu depuis. Mais il en reste quelques traces sur web.archives.org [2] : quelques articles sauvés de la disparition. Je vous partage aujourd’hui un copier/coller d’un article – SEXPOWERMENT [3] – écrit par Julieta portant sur l’émancipation sexuelle des femmes et l’utilisation de la cage de chasteté dont elle faisait la promotion.
Un article inspirant qui a placé les bases de la CMC raisonnée!
Bonne lecture! Billy
SEXPOWERMENT
Julieta Tremblay, 7 août 2018
Le Sex Empowerment ou “sex powerment” est un terme inventé par une française “Camille Emmanuelle” autrice d’un livre portant le même titre.
” C’est un mot que j’ai inventé, c’est une contraction entre « empowerment » et sexe. C’est un terme américain à l’origine. C’est le processus d’autonomisation et d’émancipation d’un groupe, donc cela peut concerner des femmes, tout ce qui fait que les femmes sont plus libres plus autonomes, plus fortes. Dans mon livre, je développe l’idée que les questions du corps et de la sexualité font partie intégrante de l’«empowerment ». Tant que l’on n’aura pas déconstruit les clichés du type « les hommes dominants et les femmes romantiques », cela posera un problème dans la société “
Et quand on lui pose la question de savoir si elle est une féministe sex-positive, voici ce qu’elle répond :
“Il y a peu de paroles là-dessus en France, à part la romancière Virginie Despentes, cela reste une niche. Je ne me reconnaissais pas dans les mouvements féministes français classiques. Chaque fois qu’elles parlent de sexualité, elles en parlent comme un terrain de danger pour les femmes. Bien sûr, il faut informer les femmes sur le viol ou les violences conjugales mais pour moi, la sexualité est un formidable terrain de liberté. Ce que les jeunes femmes ont entre les jambes est une formidable force et pas un handicap. Il faut aussi informer les jeunes femmes sur ce qu’est un clitoris ! “
Enfin, lorsqu’on lui demande quel est l’objectif de son livre, elle répond :
“Ce que je défends vraiment c’est de sortir la sexualité du coït pur. Je parle d’intelligence érotique, de culture érotique, on ne naît pas « orgasmique » ou « bien dans son corps ». Il faut lire de la bonne littérature érotique, regarder des films porno faits par des femmes, visiter des expos autour des corps, se nourrir de la culture autour d’Eros, c’est fabuleux. Cela permet de se poser la question « où j’en suis par rapport à mon désir ». Je milite pour le développement d’une véritable éducation sexuelle. A la télévision il y a plein de programmes sur la bouffe rien sur le sexe ! Connaître son corps et ses fantasmes, c’est beaucoup plus important que réussir ou pas son soufflé !”
Les propos de Camille Emmanuelle nous parlent vraiment et font naître chez nous d’autres interrogations : pourra t-on rêver un jour d’un monde où les fantasmes et les pratiques sexuelles des femmes ne soient pas normés ? Nous, on aspire à une société qui valoriserait pour de vrai l’émancipation sexuelle des femmes mais l’on aspire aussi à une société qui recherche autant l’égalité que l’amour. Ce n’est pas un discours qu’on a l’habitude d’entendre de la bouche des féministes. Ça semble même parfois surprendre les gens que les féministes soient aussi des amoureuses.
Pour ceux et celles qui ne connaissent pas la pratique de la CMC, il semble difficilement imaginable que la chasteté masculine contrôlée puisse être associée à ces deux notions. Cela semble une contradiction dans les termes. Ça paraît difficile de dire à la fois “« Je veux le respect et l’égalité »” et “« J’aime, je suis aimée, et je veux que tu extériorises tous les sentiments que tu as pour moi en me donnant le contrôle de la situation ». C’est pourquoi il est temps de parler de ces sujets-là, de ces nouvelles pratiques et c’est une telle source de bonheur et de pouvoir – au sens d’empowerment – de se sentir aimée. Les féministes peuvent aussi faire de plus grandes choses si elles se pensent aussi comme des sujets amoureux, aimants.
Julieta
Références :
[1] Des femmes qui mettent le pénis de leur conjoint en cage, Journal de Québec : https://www.journaldequebec.com/2017/11/01/la-chastete-masculine--des-hommes-a-mettre-en-cage
[2] Webarchives : Osez la chasteté masculine contrôlée et changez votre vie ! https://web.archive.org/web/20180826214558/http://osezlacmc.com/accueil/
[3] La journaliste Camille Emmanuelle, spécialiste des questions de sexualité, genre et féminismes publie en mai 2016, Sexpowerment-Le sexe libère la femme (et l’homme), un manifeste pour une sexualité positive, libre et décomplexée.
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