La règle d'or de la CMC raisonnée

Notre récit de voyage – Jouir ou ne pas jouir? – a fait réagir un abonné sur le décompte des orgasmes. Je vais ici tenter de rappeler la règle d’or de la CMC raisonnée : le plaisir féminin en priorité.

Plusieurs études montrent clairement que les hommes jouissent plus, que les femmes négligent leur sexualité par rapport à celle des hommes, que l’orgasme féminin est difficile à atteindre sous la pression des hommes et que la pénétration n’est pas garant de plaisir pour un majorité des femmes.

Notre CMC n’est pas gynarchique, je l’ai dit! Elle n’est pas BDSM, je l’ai surement trop dit! Mais elle ressemble à la CMC de Julietta Tremblay, et ça je ne l’ai peut-être pas assez dit!

Tout dans notre démarche est inspiré du travail de Julietta sur le plaisir féminin trop souvent négligé et le fossé orgasmique entre l’homme et la femme.

Donc, la règle d’or de nos vacances : lorsque ma conjointe et moi avons planifié ces 15 jours de chasteté continue, c’était dans le but de mettre sa sexualité, la sienne en avant plan sur la mienne. Oui, elle a eu sept ou huit orgasmes, mais elle aurait pu n’en avoir qu’un seul et tout aurait été aussi bien.

Je m’explique!

Tous ses orgasmes étaient à sa demande, sans aucune pression de ma part, c’est bien important! Car un seul orgasme moyen fait sous la pression du conjoint et s’en aurait été fini du jeu. À toutes les fois, c’était à son initiative et j’étais entièrement dédié à son plaisir.

Je connais ce qu’elle aime, ce qu’elle aime moins. Il faut réunir les conditions favorables et laisser venir comme ça viendra.

Elle aime avoir le contrôle, pouvoir stimuler elle-même son clitoris, gérer la pression exercée, le rythme du frottement, y ajouter de la vibration pour synchroniser le tout avec l’orgasme.

Elle aime être au-dessus pour un cunnilingus, et ainsi laisser aller libre court aux mouvements, aux spasmes lorsque tout se déclenche. Nous ne sommes pas loin du face sitting.

Elle aime pouvoir bouger son bassin sur le dildo pour les rapports vaginaux, et ainsi gérer l’amplitude des mouvements. La position choisie sera celle où je suis plutôt passif, et où elle domine et prend tout le contrôle. On doit oublier le missionnaire pour elle, écrasé sous mon poids.

Répondre au désir de la pénétration de sa conjointe avec la cage et un strapon. On préférera inverser les positions en mettant l'homme en dessous et laisser à la femme le plein contrôle des mouvements.

La cavalière ou la cavalière inversée, moi allongé sur le dos en cage avec un strapon, elle assise au-dessus, de face ou de dos, est son choix numéro un lorsqu’elle a le désir de la pénétration. Elle ne demande pas, elle prend. Elle contrôle l’insertion du début sans douleur, sans empressement. Elle contrôle ensuite la profondeur et l’angle de la pénétration, le mouvement de va-et-vient, l’intensité et le rythme. Elle sent le plaisir augmenter sans empressement. Elle fera des pauses. Elle finira en stimulant son clitoris avec ses doigts. L’orgasme, son orgasme, ne dépend pas de ma performance, du maintien de l’érection, du temps qui s’écoule avant mon coït. Il n’appartient qu’à elle d’obtenir ce qu’elle veut, et de déterminer la durée de la pénétration qui souvent va bien au-delà de ce qu’un homme pourra donner.

Et étrangement, la cage de chasteté fait aussi opérer la magie. Je ne suis pas son soumis. Je ne suis pas triste de porter la cage, au contraire. Je ne suis pas humilié. On ne le perçoit pas ainsi! Au lit, la cage de chasteté accorde à ma conjointe la priorité à son plaisir sexuel. C’est un jeu qui soustrait le pénis de l’équation, une pratique non phallocentrée, qui met de côté mon désir d’être apaisé par un coït. La cage de chasteté simplifie les choses, apporte de la sensualité, de la douceur, du désir sincère, et garde l’homme attentif aux désirs de la femme.

Et le désir de la pénétration vaginale avec un strapon est un plaisir entièrement au profit de ma conjointe. Elle n’a pas à me gérer. Il n’y a qu’elle et son plaisir, tant que la position choisie lui permet toute la liberté des mouvements. Je ne bougerai mon bassin que si elle m’en donne l’ordre. J'attendrai mon tour avec patience pour avoir la pareille à ce désir avec un pegging fait dans la douceur, le plaisir et la complicité.

Le désir de la pénétration pour l'homme encagé - le pegging - pourra être accordé de la même manière et avec les même principes que pour la femme, à la différence que je préfère nettement être dessous. Une position très stimulante pour la prostate avec laquelle J'ai eu mon orgasme au dernier jour des vacances.

Et le maintien du déni d’orgasme pour moi sur plusieurs jours est pour elle une invitation à l’orgasme, le sien, sans pression de ma part. Elle a la priorité absolue, le plein contrôle, et ceci l’excite! Ceci a un impact sur la fréquence de ses orgasmes. Car elle sait qu’à chaque fois que je la regarde alors que j’ai la cage de chasteté en place, ce depuis quelques jours, que je suis fou amoureux d’elle, qu’elle a du sex appeal (même au naturel au camping), que je n’en ai que pour elle! Elle sait que j’ai un plaisir fou lorsqu’elle me refuse l’orgasme, ou quand elle me laisse envahir par cette frustration positive lorsqu’elle ne demande que pour elle.

Aussi, il y a une autre condition gagnante très importante : la libération de sa charge mentale. Les vacances s’apprêtent bien au lâcher-prise et à la libération de la charge mentale féminine. J’ai travaillé fort à préparer les vacances pour qu’elle en a le moins possible à planifier : les valises, le ménage, les repas des enfants à la maison, les réservations, etc. Elle savait qu’au retour que j’allais vider les valises, faire la lessive et tout ranger. Il lui aura fallu quatre à cinq jours au camping pour relâcher la pression et vivre dans le moment présent. Elle avait besoin de ce repos, loin des problèmes du travail, de ses parents vieillissants, des enfants parfois ingrats pour se donner ce droit de s’accorder autant de plaisir!

Rappelez-vous la règle d’or de la CMC raisonnée : le plaisir féminin en priorité!