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Billy Tremblay

Lorsque la CMC est initiée par l’homme

Dernière mise à jour : 7 déc. 2021

Quoiqu’il arrive que les femmes imposent la CMC, ce serait selon certaines données à 80-90 % du temps demandé par l’homme [1]. Mais pourquoi un homme voudrait-il être en cage de chasteté?



Vient un temps où certains hommes deviennent fatigués de se masturber fréquemment et de voir que ceci les éloigne de leur relation de couple. Ces hommes se décrivent généralement comme des hommes doux, sensibles, bons père de famille, très respectueux, ouverts aux discours féministes et de l’équité homme-femme. Ils aiment avec passion leur conjointe. Mais pour ces hommes doux, les pensées sexuelles qui défilent en permanence dans leur esprit prennent beaucoup trop de place par rapport à ce qu’ils souhaitent.


« Posséder un pénis revient à être enchaîné à un fou », c’est ce qu’aurait écrit Sophocle, un dramaturge de la Grèce antique.

Certains sont atteints d’un trouble de masturbation convulsive, incontrôlable et dans le seul but de combattre leur anxiété, ce qui affecte leur quotidien. « Posséder un pénis revient à être enchaîné à un fou », c’est ce qu’aurait écrit Sophocle, un dramaturge de la Grèce antique. Ces hommes consomment beaucoup de pornographie. Encagé, l’homme signifie alors à sa conjointe de prendre le contrôle de ses orgasmes et s’engage à répondre aux désirs de sa conjointe dans un état d’attention maximum.


« Je suis dépendant de la masturbation et de la pornographie. Avec la cage de chasteté, je me sens libéré de cette dépendance! Ma conjointe décide. Toute mon attention est dirigée vers ma conjointe. »


Il y a aussi les hommes pour qui la notion de performance liée à l’érection et à l’éjaculation amène un stress important lors des relations sexuelles avec leur conjointe. Certains encagés disent être des éjaculateurs précoce [2] ou encore impuissant. Le stress de la performance face à sa conjointe – maintenir l’érection, retarder l’éjaculation, avoir une éjaculation, tout ça ce sont des soucis très masculins dont peu d’hommes parlent, et qui dans la CMC sont vus sous un regard différent. Les hommes éjaculateurs précoces vont souhaiter être encagé et abstinents sur de longue période plutôt que de subir la déprime post-coït sans avoir eu un réel plaisir. Cet effet yo-yo ou se succède en alternance des période d'excitation et de déni d’orgasme offre (enfin) à ces hommes un épanouissement sexuel et une grande satisfaction lorsque l'orgasme est finalement atteint.



Aussi, on observe de plus en plus d’hommes qui osent dire qu’ils n’aiment pas tant la pénétration. Ce sont souvent des hommes d’un certain âge qui veulent une sexualité masculine différente de celle où ils avaient vingt ans : la reproduction n’est plus nécessaire, la pénétration est un thème épuisé, l’andropause prend place et ils vivent une certaine insatisfaction dans la sexualité hétéronormative qui met uniquement l’accent sur l’éjaculation comme finalité du rapport. Ils découvrent dans la CMC le plaisir des caresses, un plaisir beaucoup plus proche du plaisir féminin, qui peut être très intense et beaucoup plus satisfaisant que le plaisir phallique et l’orgasme souvent moyen qu’il procure. Je fais partie de cette catégorie.


«En étirant ainsi le plaisir des jours, voire des semaines, à coups de petits défis, ma sexualité a changé totalement. C’est beaucoup plus basé sur les caresses que je peux donner, je n’ai jamais été aussi attentif à ma partenaire. Elle me caresse aussi et ce que je sens est totalement différent! J’oserais dire que j’ai certains orgasmes à me faire caresser!»


Il y a la catégorie d’hommes qui vont voir la CMC comme un moyen de se maintenir toujours en état de grande tension sexuelle [3], plus intéressant que l’orgasme en tant que tel. Ces hommes vont fortement insister pour pratiquer le Tease & Denial au sein de leur couple. La tension sexuelle suivant une séance de Teasing est maintenue à la suite d’une réponse de Denial de la KH et est grandissante à chacun des refus qui suivent. Cette tension sexuelle s’accumule et devient très forte. Puis lorsque l’orgasme est enfin permis par la KH, celui-ci est décrit comme d’une intensité incomparable. Ainsi, plutôt que de vivre constamment en état de déprime post-coït, ils vont apprécier l’état euphorique dans lequel un refus d’orgasme de leur KH les amène et l’incertitude qui vient avec.



Dernière explication, certains hommes encagés souhaitent laisser à leur conjointe la position dominante dans le couple. Encagé, ils signifient clairement ce désir de laisser leur conjointe une position privilégiée dans le couple. Ce sont les hommes correspondant à cette catégorie qui vont associer leur CMC à une forme de soumission sexuelle, d’idolâtrie de la féminité, d'admiration pour l'orgasme féminin, entremêlée de fantasmes et de jeux de domination et soumission.



Dans tous les cas où la CMC est amenée par l’homme dans le couple, la plus grande crainte pour les hommes est d’amener le sujet à leur conjointe et de créer une onde de choc au niveau du couple. Amener la CMC au sein du couple lorsqu’elle est initiée par l’homme n’est pas une chose facile. D’abord perçu comme un outil BDSM, l’homme devra travailler fort pour expliquer comment la CMC modérée transforme l’encagé en un homme cajoleur et amoureux.


Il vaut donc mieux choisir ses références et lectures avant de laisser sa conjointe taper «CMC» au hasard sur le Web. La prise contact ou le jumelage de la conjointe avec une KH d’expérience qui pourra partager ses expériences sur les bénéfices de la CMC du point de vue féminin est probablement la meilleure approche. On y reviendra au troisième chapitre.


Notes :

[1] Ce pourcentage reste à vérifier. Mais il ne fait aucun doute que la CMC est très majoritairement initié par les hommes.

[2] L’éjaculation précoce se caractérise par l’incapacité à retenir l’éjaculation plus de 1 à 2 minutes lors de la pénétration, dont 80 % éjaculaient en moins de 30 secondes, 10% entre 40 et 60 secondes et les 10% restant entre 1 et 2 minutes. De plus 71 % des Français auraient déjà éjaculé trop rapidement, dont 6 % à qui cette situation est arrivée souvent. La durée moyenne est établie en moyenne à 5,4 minutes. Ouf, tout ça pour dire que c’est un sujet bien réel, mais qu’on ne parle que très peu chez les hommes.

[3] La courbe de Masters et Johnson décrit graphiquement en quatre phase la tension sexuelle lors d’une relation, soit la phase d’excitation, la phase de stabilisation (plateau), le point de non-retour et la phase de résolution (période réfractaire). Maylis Castet en adapte une version qui décrit les effets du Tease & Denial et des stimulation successives sur l’homme encagé (Référence : « Sexualité masculine contrôlée » : clé du désir ?).


CHAPITRE 1 : La chasteté masculine contrôlée

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