Ce guide a été rédigé en plusieurs temps sur une durée de plus de quatre ans d’expérimentation à temps partiel de la chasteté masculine, de partage avec ma conjointe et de remise en question. Au gré de la rédaction, notre réflexion sur la chasteté a grandement évolué. Il y a eu le passage obligé de partager mon désir de chasteté masculine à ma conjointe et de son apprentissage pour devenir gardienne de la clé (Keyholder). C’est qu’elle n’a pas choisi d’être ma KH.
Le Guide pratique de la chasteté masculine contrôlée et de la gynarchie conjugale de Sylvia Labiche a été notre bouée de sauvetage, simplement par la phrase la plus importante du livre : « Je n’utilise pas la cage pour contrôler son homme, mais bien sa sexualité. » Cette phrase nous a confirmé que la CMC est possible sans faire référence au sadomasochisme (SM), ce qui nous correspondait parfaitement.
Et il y a eu le site Osezlacmc.com rédigé par des femmes KH qui apportait un regard entièrement féminin de la CMC. L’article intitulé « Ce que la CMC signifie pour vous? » posait la bonne question. Question à laquelle KH et encagé doivent répondre, mais aussi se rejoindre avec certains compromis pour que ça fonctionne.
Le premier chapitre, c’est la chasteté masculine contrôlée (CMC) telle qu’on la connaît. Je l’ai exprimé dans sa version la plus simple, la plus accessible, et la moins effrayante possible afin de bien la comprendre dans ses fondements. En effet, vous verrez que j’évite d’aller loin dans tout ce qui enrobe la CMC, ses pratiques tierces, ses fantasmes et les grands idéaux pour n’en garder que le noyau.
Au second chapitre, j’expose la chasteté dans sa réalité et ses défis. Trop souvent, ce qu’on lit sur le sujet évite les vrais questionnements et expose au couple une vision de la CMC qui est très décrite dans le monde du fantasme et de l’imaginaire. Au chapitre précédent, on expliquait tous les avantages de la CMC, je trouvais donc logique d’exposer ensuite les inconvénients, comme on le fait pour n’importe quel gadget que l’on achète. Un premier pas pour la rendre plus réaliste, plus accessible et surtout plus acceptable pour le couple.
Par la suite au troisième chapitre, j’expose les bases d’une nouvelle CMC raisonnée. Une CMC qui doit être d’abord amusante et saine pour le couple! Un jeu, juste un jeu, pour mettre l’organe masculin de côté et ainsi mettre en priorité le plaisir féminin dans la sexualité du couple! On garde ce qui est amusant de la CMC et retire sans remords le côté moins attirant de l’exercice. Deux éléments distinguent la CMC raisonnée des autres CMC : elle n’est pas permanente et il n’y a pas de jeu de domination soumission. Le but ultime n’est donc pas de porter la cage de chasteté 24/7/365, ni même de vivre dans l’asservissement de la détentrice de la clé. À temps partiel, à coups de petits défis, au moment le plus profitable pour le couple, elle est ainsi beaucoup plus acceptable pour ma conjointe, et plus facile à gérer dans la vie courante. La KH raisonnée gère principalement la pénétration et s’accorde du plaisir à son avantage. L’encagé lui gérera sa chasteté émotionnelle à la recherche d’un bien-être libérateur qu’offre l’objet, loin de l’érotisme, des fantasmes, de la pornographie et du BDSM. J’espère que la légèreté et la facilité d’application telle que nous l’exerçons sauront aller chercher beaucoup d’adeptes, même chez les plus réticents, et auront des bienfaits bien réels dans votre vie de couple.
Le quatrième chapitre, c’est le plaisir autant pour la femme que pour l’homme. Car pour la CMC raisonnée, la conjointe dans son rôle de KH refuse la pénétration qu’elle n’apprécie pas vraiment et apprend à demander égoïstement, sans remord ce qui lui plaît. Ainsi, l’homme encagé est amené à faire le deuil de la pénétration. Le plaisir masculin n’est cependant pas interdit. Les hommes, et aussi les femmes, doivent explorer de nouvelles possibilités pour éveiller le côté inconnu de la sexualité masculine : une sexualité non-phallocentrisme, pleine de douceur et de caresses, d’expériences nouvelles, à l’écart de la performance et du BDSM, et surtout sans complexe. C’est ce que j’appellerai la sexualité masculine décomplexée où l’on déconstruit le stéréotype de l’homme, et lui accorde le droit d’exprimer d’autres désirs que la pénétration-éjaculation sans passer pour anormal, homosexuel, efféminé.
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